Qui a éteint les lumières à Gaza cette fois ?

Même si Gaza est une bande côtière, c'est un mois de février froid et humide, et les coupures de courant durent en moyenne 12 heures par jour, depuis que la centrale électrique de Gaza a fermé mardi 14 février par manque de carburant. Les réserves de fuel pour les générateurs, même dans les hôpitaux, sont faibles, la distribution d'eau et le pompage des eaux usées sont perturbées. La raison immédiate de la crise ? Au début du mois, des responsables de la sécurité égyptiennes ont commencé à intercepter les livraisons de fuel qui partaient vers les tunnels entre Gaza et l'Egypte, réduisant l'approvisionnement d'un tiers de ses niveaux précédents.

Gaza Gateway

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La raison historique ? Les restrictions israéliennes sur l'approvisionnement en fuel par les points frontaliers terrestres, imposées en 2007, ont provoqué de graves pénuries et finalement détourné les livraisons par les tunnels avec l'Egypte, un arrangement officieux qui laisse les habitants de Gaza vulnérables aux ruptures d'approvisionnement.

De plus, la scission de gouvernance entre le Fatah et le Hamas a apparemment freiné la motivation à travailler ensemble pour une reprise de l'achat de carburant beaucoup plus cher en provenance d'Israël.

Une rapide histoire des pannes d'électricité à Gaza

En juin 2006, suite à la capture du soldat israélien Gilad Shalit par des militants à Gaza, Israël a bombardé la centrale électrique, détruit ses transformateurs, et les dégâts n'ont pas encore pu être totalement réparés. La capacité actuelle de la centrale électrique de Gaza, si on y ajoute l'électricité achetée à Israël et à l'Egypte, ne peut subvenir qu'à 62% des besoins en électricité de Gaza, qui n'ont jamais été pleinement satisfaits.

En octobre 2007, Israël a imposé des restrictions sur le transfert de carburant à Gaza, dont le diésel industriel nécessaire au fonctionnement de la centrale électrique. Après des mois de pénurie et d'interruption de la fourniture et le transport de l'électricité, le gouvernement Hamas a commencé à faire entrer du fuel à Gaza par les tunnels avec l'Egypte, à des prix beaucoup plus bas.

En 2010, après que l'Union européenne ait cessé de payer le carburant de la centrale électrique, le Hamas a commencé à l'acheter à l'Egypte. Mais officiellement, l'Egypte ne considère pas les tunnels comme un canal de livraison légitime, et aucun accord officiel n'a été signé entre l'Egypte et Gaza sur la fourniture d'énergie, qui aurait inclus des engagements de livraison.

Ainsi l'Egypte croit qu'elle peut fermer les robinets à sa convenance. En ce qui concerne la reprise des livraisons en provenance d'Israël, il y a trois obstacles :

1) Nous ne sommes pas au courant d'une demande de l'Autorité Palestinienne d'acheter du fuel à Israël pour Gaza. Le Fatah et le Hamas se sont longtemps affrontés sur la responsabilité financière de la fourniture d'énergie à Gaza, et l'accord de réconciliation semble n'avoir rien changé. On ne sait pas non plus à quelle vitesse les acheteurs à Gaza seraient en mesure de se ré-adapter au différentiel de prix - le carburant entrant par les tunnels est beaucoup, beaucoup moins cher que celui qui est acheté aux entreprises israéliennes. Si le Hamas et l'Egypte n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la reprise des livraisons, les autorités palestiniennes devront coopérer pour acheter le carburant à Israël.

2) On ne sait pas si Israël continuera d'appliquer ou non ses restrictions sur les livraisons de fuel, imposées en 2007 comme mesure punitive contre le régime Hamas. Ces restrictions sont la raison du développement du commerce de fuel par les tunnels.

3) Depuis 2007, Israël a fermé trois des passages des marchandises à Gaza, dont le dépôt de fuel qui fournissait Gaza. Le dernier passage restant, Kerem Shalom, n'est pas équipé pour le transfert de carburant et a une capacité limité.

Chacun de ces obstacles peut être surmonté - les dirigeants palestiniens peuvent mettre de côté leurs différends internes et Israël peut ouvrir les passages frontaliers et annuler les mesures punitives. La question est de savoir si toutes les parties choisiront de le faire, pour assumer leurs responsabilités vis-à-vis des 1,6 million de Gazaouis.

Source : Gaza Gateway

Traduction : MR pour ISM

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